Archive Slam 13 février 2009 (Paradoxe)

entre le 13, le 14
entre le malheur et l'amour
quand cupidon empoigne la fourche
afin d'transpercer les âmes soeurs

comme dans un film, ou un feuilleton
romantique ou meurtres en série
le p'tit ange contre le p'tit démon
le coup d'foudre qui fait qu'tu péries

superstition, croyance ou moeurs?
quand l'émotion s'mélange à peur
démolition, belle danse, divorce
quand la romance rencontre l'horreur

vendredi 13, saint-valentin
parce que les fleurs se fanent aussi
quand l'chocolat r'présente plus rien
à part une autre vague sucrerie

. le coeur en sang, dans tes mains
dégouline, et puis moisi
de déraison; un peu, beaucoup,
passionnément, à la folie!

Folie implique imperfection
et humanisme; l'amour aussi
l'erreur est humaine, la raison
peut l'être! mais c'pas automatique...

oui, l'amour nait, mais meurt aussi
par négligence, ou par oubli
oui, l'amour fait des miracle, oui!
détruit des nations par mépris

. guerres entre peuples pour l'amour, dit
envers ses racines et souches, qui
depuis longtemps s'sont alourdies
par tant d'corruption, tant d'bandits

prenant part au débat d'une vie
. d'une voix, d'une foi ou d'une terre
la paix contre l'amour d'un pays
couples et familles toutes à l'envers

sentiment qui rentre en conflit
avec l'estime de l'autre qu'on perd
trop souvent, nos pensées remplies
de nos propres désirs éphémères

comme un enfant qui crie «osti!»
par la violence des mots qu'on dit
comme un parent qui tape sur lui
pour lui montrer c'est quoi la vie

faut l'entret'nir sans l'étouffer
comme une plante grimpante qui grandit
faut lui parler, faut l'arroser
changer sa terre lui laisser d'l'air

faut l'cuisiner, puis l'déguster
sans trop saler ses jolis fruits
lui donner raison d'exister
entre eux et nous, entre elle et lui

Escherichia
Comme il m’est difficile de ne pas penser à toi
Soleil de mes jours, Astre de mes nuits
Pas une minute ne se passe sans que je rêve de toi

Escherichia, Escherichia
Ton nom imprononçable me remplit de joie
Chacune de tes cellules s’insinue en moi
Escherichia

Escherichia, Escherichia
Combien de jours, combien de nuits m’as-tu hantée sans le savoir ?
Je garde ton image gravée au plus profond de ma mémoire

Escherichia
Les yeux vissés dans le microscope, je ne voyais que toi !
Des cellules, et toi
Les bactéries, c’était toi
Escherichia

(…)

Escherichia
Bien vite j’ai découvert ton vrai visage
Les heures passées à ton chevet m’ont épuisée
J’ai dû puiser jusqu’aux tréfonds de mon âme la force de continuer.

Et pourtant, je sais !
que je ne te vaincrai pas,
que nul ne te vaincra,
jamais !

La force qui m’anime de te disséquer,
de t’observer sous tous les angles,
de comprendre ta vraie nature,
me minera, bien avant l’heure.

Bientôt, je me servirai de mon corps comme ultime cobaye,
m'injectant ton être pour que nous puissions être encore plus proche.
Fusion des genres : Bactérie pathogène pataugeant dans mon propre sang.

Mais je sais, hélas
que bien vite tu t’y sentiras à l’aise
que tu t’y développeras à l’envi
que tu t’y multiplieras à l’excès
jusqu’à me ronger les entrailles.

Traversant barrières et muqueuses, tu chercheras ta niche
Tu fomenteras des querelles intestines au cœur de mes organes
Tu useras mes cellules jusqu’à la lie,
Te drapant de leurs membranes,
Caracolant sur leurs cytosquelettes,
Te gavant de leurs noyaux.

La nécrose guette
La gangrène se profile
L’intoxication est là.
Mes méninges nagent dans une bouillie informe de sucs pestilentiels,
Larmes de sang, rivières de pus, cirrhose septicémique.

La puanteur s’exhale de tous mes pores.

!!! Putréfaction !!!

Je ne suis plus qu’un cadavre
dans lequel tu prolifères encore et toujours.

Il n’y aura donc pas de fin !


(petite précision que j’ai omis de dire : Escherichia, c’est la même bactérie qu’E. coli, et c’est le sujet de ma maîtrise enfin terminée)

Oli, ton texte m'avait captivé à l'écoute, à en oublier que c'était moi ensuite, mais de le lire ici maintenant, je l'apprécie une fois de plus ! et même plus je dirais ! ( dur de remarquer une telle structure et toutes autres subtilités à l'écoute ) Je sais pas, j'suis peut-être un peu weirdos mais j'entends encore ta voix en le lisant ! héhé


Sinon... je ne sais pas ce qui est arrivé avec mon texte, je crois que mon ordi est contaminée

mes paradoxes peuvent toutefois s'expliquer ainsi :

je commençais en parlant de moi « mais si je brille sous le soleil c'est seulement les jours où j'affiche de tristes yeux »

puis un peu de Jeannette (d'Arc), 19 ans, qui disait avoir eu des visions (depuis l'âge de 13ans) de l'archange St-Michel et de d'autres Saintes, qui lui disait qu'elle devait libérer l'Île d'Orléan des Anglais, et finalement on tend à croire qu'elle a été choisie par Dieu et se fait attitré fille de Dieu par ceux à qui elle se confie, puis, par la singularité de ses propos, fille de Satan, et condamnée à brûler sur le feu, condamnée par ces mêmes Évangiles, qui eux sont supposés croire en Dieu, bien plus qu'elle supposément

Parallèle avec tous ceux qui disent avoir la vérité, et semblent bel et bien la détenir, mais qui vont à l'encontre de plusieurs jugements et se font plutôt catégoriser d'anarchistes, tous ceux qui font peur avec leurs grands mots

Puis je soulevais le fait que sur le Hollywood boulevard, les gens riches et célèbres demandent maintenant d'avoir leurs sacs de magasinage anonymes, sans marque, et le linge le plus souvent aussi, à croire qu'ils ont honte d'être riches, mais veulent encore du luxe, sans s'élever trop au-dessus de la moyenne, la distinction des classes sociales tend à s'amoindrir, de surface faut croire
et dans les Opéras et les théâtres, disons du 18e au 20e siècle, certains cachaient leur visage avec un petit masque, dans la vie courante également, je me demandais si ça allait pas revenir à la mode

c'est pas mal ça je crois, et contrairement à notre ami Alexander, je crois que tous les textes avaient des paradoxes, car la définition toute simple est simplement le fait d'une opinion contraire aux opinions générales, ou de tout ce qui manque de logique, qui fait preuve de contradictions, etc
ou dans d'autres cas comme Brïte l'a si bien démontrée, peut aussi non seulement s'appliquer par les opinions abordés, mais à l'exercice de style du texte en entier !

Alors voilà les idées principales, je doute que vous lirez ou entendrez ce texte à nouveau,

mais le premier texte est en version mp3 sur www.myspace.com/Renaud126
(dans sa version originale)

Renaud qui vous envoie plein d'énergie éoliaime

Merci beaucoup Renaud! mais j'aimerais que tu m'expliques un peu, que voulais-tu dire au juste par :

Renaud a écrit:...à en oublier que c'était moi ensuite...

J'ai de la difficulté à comprendre ce que ça signifie exactement... bravo à toi aussi pour ton texte! je me souviens effectivement de quelques passages, mais je n'arrive pas du tout à trouver la version mp3 sur ta page, quel en est le titre?

Bravo aussi à Brïte pour cette composition remplie d'ironie scientifique...
ça déborde d'images et de contrastes... encore bravo!

PS. Vous savez, vous êtes totalement libre de publier ou pas vos textes dans cette section, mais je trouve vraiment pertinent le fait de les réviser en lecture par la suite de les avoir entendus...

3 millions d’habitants
de cornichons surcrés entassés
dans un pot masson

une recette maison

se communiquent avec deux cannes pis un fil
se cacophoniquent pour se déparler

3 millions d’amis « single recherchent relation stable »
pas une connaissance réelle en couple
copulation virtuelle
vie réelle sans manuel

pas de mode d’emploi
un statut occupé
des doigts plus habiles avec le clavier
que les lèvres avec le parler

ère de communication
je communique tout seul dans mon salon
je communique en sacrament
je communi-on
dans mon église maison

notre commmunication qui êtes aux cieux
que votre profil soit célibataire
que votre nick soit lisible
que votre règne nous rapproche
que votre volonté soit faite au téléphone pis sur internet
donnez-nous aujourd’hui notre ami du jour
pardonnez-nous nos absences
comme nous pardonnons aussi à ceux qui ne nous répondent pas
mais ne nous soumet pas a la tentation de facebook
et délivre nous du mal
amen

salut ca va
oui toi
oui, koi d’9
rien, toi
non plus
je re dans une min
k

vie personnelle emballée individuellement
dans une boîte de 24 sachets
sans entrer en contact

mais au moins 100 contacts
pi au moins 100 chaînes de télé

esclaves technologiques de la liberté de choix
par la multiplication du moi
le choix de l’idéal
t’as rien qu’à changer de canal

la lumière au bout du tunnel
celle de la télé encore allumée
des images léchées
qui te sont prédestinées

influence médiatique
crise radicale
le vide relationnel

t’inquiète, ça va passer aux nouvelles

le vide relationnel
irrationnel
tactique réelle

chu re
k, qu’est-ce tu fais a soir
jsais po, toi
jva au cine ak kekun
cool

j’en ai la nausée du vin de messe
j’en ai la gueule de bois
je me saoule de photos profil
ça me dépasse, je me défile

mais j’ai beau tout vouloir supprimer
y’est trop tard
moi aussi j’suis baptisée