L’écritorture

J’avais à peine commencé à penser que je ne pouvais déjà plus arrêter les mots de couler. Je voyais déjà mon portrait ruissanglanté de termes et phrases attrapés au passage dans les airs, sans personne qui daigne tenter de les attraper sauf moi, sans que personne autour ne puisse en fait effectuer cet exploit fantastique de quelconque compréhension d’exprimentation avancée faisant surface en moi ce soir là.

Coule le long de mon crâne dégarni la goûte de génie, jusque mes épaules pour effleurer clavicules ressorties et s’engager dans mes bras allongés. Le sang d’encre, ce soir là, transpercerait donc les parois de mes veines pour se répandre ainsi tout le long de mes bras, maintenant bien remplis de bleu-stylo-bille, bien raides devant mon clavier. Mes doigts, alimentés de pensées, ne cesseraient, eux, désormais plus jamais de guider, de giguer et de tourniquoter autour de lettres éparpillétampées sur touches carrées en guise d’interprètes choyés par les interventations texturalisées de mon cru. Crut, qui l’aurait! L’inspirotation imaginativement nécessaire à ce que soient comprises mes idées claires, dans un jet de mots divers employés tous d’un coup, arriverait comme prévue avant la fin terminée. Lettres et termes minés à la tonne entremaillés, imprimandatés, voire courtepointés du doigt! sans qu’aucune opération de correstation ne s’avère utile.

Beige de plastique vieilli, autrefois ayant probablement été blanc, l’écran interpréta à merveille la translaction effectuée de ses composantes savamment électroniquetés, cousues sur plaques argentationées, de l’information transmise par le clavier. «C’est drôle un ordinactylo!» pensai-je. «Une chance qu’on en a quand même!» Les crayons sont si embarrassants parfois, surtout lorsque l’on se pique les doigts accidentellement sur le bout de la mine, ou alors qu’elle casse subitement sans prévenir et sans même qu’on n’ait quoi que ce soit à dire, ni sous la main pour l’effiler [BIS]. Je me rappelle même avoir déjà essayé un coupe-ongle, mais ce ne fut pas joli-joli. Même pas du tout. La dactylo donne surement de l’arthillerite et des tendinerites interminables sur les jointurelures à la longue de toujours pousser aussi fort et intensément sur ses petites touches bien soudées au mécanisme métallique difficile à rentrer.

Ce ne fut pas toujours donné à tout le monde d’écrire facilement! Une chance, bien entendu! Sinon, n’importe quel des moindres individus intéressés à taper sur des pitons pour dire n’importe quoi, depuis longtemps l’aurait fait. Ce qui fut fait. La philosophie le démontre et la science aussi. Mais la chanson, l’écriture et toutes disciplines artistiquetées de toutes pièces l’ont aussi fait paraître suffisamment gros dans leurs créaturations, innimaginatives soient-elles, pour qu’on le comprenne mieux. Et c’est la beauté de chose. C’est ce qui fut mon inspiration première en ce soir particulier. Premièrement de décrire la vraie manière d’écritorture qui serait éventuellement vouée à être réglementationée pour l’ultime et première fois de l’histoire que j’inventai. Je commençai donc par trouver interstinctivement les points primorcardinaux de ce que serait en suite la base à suivre lors de toute écritorture qui soit. Ou qui ne soit pas.

L’anti-forme ou abstractoformoulation linguistique serait le concept fondantmental à suivre dès le départ pour s’y rendre enfin. D’où, une fois rendu, l’on ne reviendrait pas dessus, même pas juste pour dire. Cette unique formoule consisterait en une liste orthographonique de toute impossibilité jusqu’ici absente dans la langue française ou autre, et qui, suite à la créactivation de celle-ci, ne le serait simplement plus. J’ai même envoyé cette nouvelle réglementionalisation aux différents dictionnaires, de poche ou pas, afin de les en aviser. Lorsque les moulifications seront effacturées à leurs différents répertoratoires mondernationaux, ceci sera devenu le seul texte sans faute éditaré au monde. Pour l’instant.

Que de possibilités pour tous ceux qui n’auraient jamais su s’exprimentionner conventionnaimant bien avant. Ils pourront être désormais cons sidérés polarilitairement normaux. Maintenant, plus de limite! Désormais, aucune barrière! Dorénavant, d’aucune façon l’on ne pourrait se voir réprimandaté de par sa non-scolidarité vocale ou orthographonique de quelque manière qu’il soit. L’exprimentation textuaire libre se verra sans doute sous peu exploresée de toute part de par vos comparses et compares, tous éparpilletés sur la planetète taire en toutes et par tous.
Soyez à l’avant-grade! Échangez donc un peu le monde avec nous!