A parte, côté jadin

Dehors, les bottes dans la neige durcie par le froid de la nuit
Un grand arbre laisse entrevoir au travers de ses branches les étoiles
Comme si chacune d'elles étaient leurs bourgeons
Qu'arrivera-t-il au printemps? Quelle sorte de fleur et quelle sorte de fruit donnera cet arbre?

À se l'imaginer, la tête sur le sol blanc, le temps n'a pas de valeur, ni aucune perspective. On sait qu'il arrivera, mais là, maintenant, les joues sont rouges, les tuques juxtaposées ne se plaignent pas de l'activité qui se déroule dans leur dôme de laine. Toutes réponses sont bonnes, même si la question reste inchangée, même si elle est précise.

La diversité et les mouvements statiques toujours surprenant des branches nous porte à croire que c'est probablement le plus fort et le plus beau des arbres. Invincible. Majestueux.

Une mitaine abandonnée à côté de de nous donne la raison de sont état, distante de celle qui abrite deux mains superposées, se roulant l'une sur l'autre. Comme si elles creusaient chez l'autre une grotte où, autour d'un feu de fortune, nos présences se réchaufferaient.

Aucune chance, nous sommes oublié du reste. Que soit éternelle cette neige dure, qui rend incognito nos pas, nos mains.

Que soit éternelle ce questionnement
Que soit éternelle ce frisson salé resté en bouche
Les bourgeons ne sont pas près d'éclore
Tant mieux, laissons-nous rêver à la question
C'est un temps des dieux, une temps qui n'existe pas pour les hommes.